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Pourriture noble

Un roman comme un vin, puissant, terreux, gorgé de pourriture humaine qui grâce à l’écriture conquiert une noblesse. Un breuvage du Sud, un jus d’êtres frustes, illuminés, sordides comme les ivrognes de Carver. L’obsession du mal les habite et ils passent leur vie à combattre le Démon : la violence rurale du premier roman de Donald Ray Pollock confirme la force de son recueil de nouvelles "Knockemstiff" (2009) et le rapproche aussi bien des errants enflammés de Flannery O’Connor que des peintures de suppliciés. C’est du raide.
Donald Ray Pollock
Le Diable, tout le temps (The Devil, all the time)

« Arvin se retourna une dernière fois vers le tronc couvert de mousse et les croix grises pourrissantes. Il ne reverrait jamais cet endroit, sans doute ne reverrait-il jamais non plus Emma et Erskell d’ailleurs. Il fit demi-tour et prit la direction de la coulée de cerf. Quand il arriva au sommet de la colline, il frôla une toile d’araignée et sortit des bois obscurs. Le ciel sans nuage était du bleu le plus profond qu’il ait jamais vu et le champ semblait flamber de lumière. On aurait dit qu’il s’étendait à l’infini. Il commença à marcher vers le no...

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