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Édito

Article publié dans le n°1215 (01 juin 2019) de Quinzaines

« La première langue des peuples fut poétique. » La poésie subit aujourd’hui une crise de fond. Elle n’en est pas moins exaltée par ses fervents défenseurs, qui recourent sou...

« La première langue des peuples fut poétique. »

La poésie subit aujourd’hui une crise de fond. Elle n’en est pas moins exaltée par ses fervents défenseurs, qui recourent souvent au langage religieux, même les plus laïcs d’entre eux. Cette dévotion tient en grande partie d’une réaction face aux attaques dont elle est la cible, qu’elles soient d’ordre essentiel (dues à la méfiance de nombre de lecteurs face à certains discours hyperboliques) ou d’ordre financier (combien de poètes pourraient prétendre vivre de leur plume ?). Le Marché de la poésie aurait-il envisagé les « États généraux de la poésie » si le besoin d’une réaction cruciale ne s’était pas fait sentir ? Selon certains, l’assistance publique à la poésie tiendrait le rôle de placebo.

« Je suis fatigué des poètes […] tous sont superficiels ; ce sont des mers sans profondeur. […] ils troublent tous leurs eaux pour qu’elles paraissent profondes », lisait-on dans Ainsi parlait Zarathoustra. Les paroles les plus féroces adressées à la poésie sont formulées par des poètes parmi les plus intéressants. Reste donc à se poser les bonnes questions, à adopter une attitude réaliste quant à ses capacités.

« Pour les premiers peuples, la langue poétique fut celle de la religion et des lois. »

Eddie Breuil

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