Thibault Ulysse Comte

«  Depuis longtemps, je suis entre deux ennemis »

Franco Piva nous le rappelle en introduction, c’est une crise nerveuse qui, en 1829, transforma Antoni Deschamps de traducteur (de Dante) en poète. Le père d’Antoni Deschamps avait fait de sa maiso...

« Accepter le tremblement et les intermittences de notre voix »

J’ai toujours apprécié la lecture des correspondances. D’abord celle de Hunter S. Thompson, puis celle de Charles Baudelaire. Puis, tout naturellement, celle de Gustave Roud et Philippe Jaccottet, ...

« Ma vie en moi plus vaste que moi »

Le titre du recueil a une portée poétique autant qu’éthique. On pourrait forcer le trait en parlant d’une « esth-éthique » que le titre nous fait pressentir tout de suite, avant la lecture entamée....

Qu’est-ce que le paysage originel ?

Un paysage originel. On pourrait penser ce concept fermé puisqu’il renvoie, trop communément, à l’attachement de naissance à une certaine partie du monde. La pensée de l’origine appelle bien souven...

Le désir d’embrassement

Le petit ouvrage de Belinda Cannone pourrait s’apparenter à un livre sur le tango. Mais c’est plutôt la pratique du tango qui pousse – il s’agit bien d’une pulsion, d’un battement, d’un rythme – l’...

L’actualité de Maurice Blanchot

Le livre de Leslie Hill laisse une grande place aux textes, dont la lecture attentive expose et éclaire les nombreux impensés de l’œuvre de Blanchot qui nourrissent aujourd’hui encore controverses ...

Littérature suisse romande. « La poésie est d’abord autour de nous »

Le 4 mars 2021, la Maison de Rousseau et de la Littérature, à Genève, offrait une carte blanche à Antonio Rodriguez, « Pour en finir avec l’universel partage », sur la question de la poésie et sa p...

« Mon grand âge m’interdit de plus en plus les grandes phrases »

La poésie avec Le Dernier Livre de Madrigaux, chez Gallimard ; la note (le fragment) avec La Clarté Notre-Dame, réunissant des notes écrites entre 2012 et 2020, également chez Gallimard

Nos corps de terre et de sang

Belinda Cannone, dans sa préface au livre de V. Rossignol, écrit : « Je défends souvent l’idée que dans de nombreuses situations de l’existence nous ne percevons ni homme ni femme, parce que la qu...

Une lanterne suspendue en l’air

Lucien Descaves, ami et auteur testamentaire, nous éclaire sur l’ambivalence du regard de Huysmans dans Les Dernières années de J.-K. Huysmans (Albin Michel, 1941). À un regard accru, vif, un dégoû...

Saveurs terriennes

Hölderlin, qui apparaît être un poète de notre temps par rapport à de nombreux contemporains, avait compris qu’en augmentant notre savoir nous accroissions notre isolement ; Philippe Jaccottet aprè...

Les heures d’après : écrire face à l’intenable

Ces ouvrages nous plongent dans l’impossible, à la limite de l’intenable où s’est trouvée l’écriture. Et pourtant, derrière leurs aspects brûlants (puisque appelant, témoignant, hurlant) se dessine...

« Une marche émotionnelle ». Entretien avec Lord Esperanza

Lord Esperanza a derrière lui plusieurs projets musicaux et textuels : le plus récent est Internet, pour lequel il vient de terminer sa tournée. Se mêlant à plusieurs genres musicaux, le texte réci...

Refuser

À un certain moment, face aux événements publics, nous savons que nous devons refuser. Le refus est absolu, catégorique. Il ne discute pas, ni ne fait entendre ses raisons. C’est en quoi il est sil...

« Une petite harmonie »

D’où vient le sentiment de perdition qui traverse ce livre ? Il semble que l’écriture de Christian Doumet prenne appui sur l’inhumain (afin d’exprimer l’humain), c’est-à-dire sur la perte, le néant...

« Un trouble léger qui nous traverse »

« Voyez comme dans notre langue, l’envers de l’espace se délie ; voyez comme dans notre langage, c’est la parole qui vient délivrer la matière. » Valère Novarina, L’Origine rouge. De l’immédiat, ...

« Ce chemin vers rien de certain »

Kaspar de pierre est un récit poétique, mais non dans le sens d’une narration. Il ne s’agit pas de revenir – historiquement et historiographiquement – sur la vie (ou l’énigme de la naissance) de l’...

Communier avec le monde en l'Autre

Ce combat est celui de l’« espace littéraire », tel que l’approchera Maurice Blanchot en 1955, le propulsant ensuite en un « livre à venir ». Ce livre à venir, cette tentative d’approche du centre ...

« La liberté ravagera tout sur son passage »

Royal au bar de Thibaut Blondel est comme un mirage. Après l’avoir vu (lu), l’image ne nous quitte plus, elle nous hante, elle nous habite, elle nous ronge, et pourtant l’évidence même de son inexi...

Une révolution nécessaire ? Entretien avec David Uhrig

Maurice Blanchot, proche des groupes d’extrême droite à cette époque de sa vie – avant sa « conversion » (terme qu’il utilise) que nous pouvons situer autour de sa rencontre avec Emmanuel Levinas e...

Le poème est une sur-vie

En ce sens, elle écartait de la poésie et de l’écriture toute entreprise individuelle pour attoucher une parole plurielle. Elle l’écrit : « personne n’a de voix à soi ». La langue serait le lieu de...

La royauté du silence

« Nous parlons sur une perte de parole ». Maurice Blanchot ouvrait un fragment de L’Écriture du désastre1 sur ce segment de phrase, enchaînant sur le désastre i...

Le langage entre-tient

À plusieurs instants, la voix se déchire entre un rapprochement avec l’autre – « Et si autrui, de ses mains, me fait signe de revenir », ou encore : « Le corps de l’autre est un ciment protecteur »...

L’œil du nazisme : le temps du combat

Le combat, nous en avons tous entendu parlé. Il est celui qui déchira l’Europe au cours de deux guerres, dont l’une fut une guerre vouée à l’extermination d’un peuple. Le combat, ce fut celui d’Ado...

Un nouveau territoire littéraire : la Métaphysique Fiction

Thibault Comte : Jean-Philippe Domecq, commençons par un poète que vous appréciez, Philip Larkin. Dans son recueil La vie avec un trou dedans, il écrit ces vers : « Rien, comme quelque chose, arriv...

Nos collaborateurs publient

L’effacement de soi et des autres  SERGE KOSTERUN ÉTÉ SANS FINPierre-Guillaume de Roux, 96 p., 19,90 €  Les premières phrases du texte de Serge Koster nous plongent dans le bonheur tranquille d’u...

L’écriture demeurée désir. À partir de Belinda Cannone

La dernière proposition, nous la rejetons catégoriquement, par sa prétention à vouloir libérer le désir et le sexuel par une sorte d’exhibitionnisme exacerbé, peut-être issu de la mauvaise compréhe...

« Pour lui – c’était incontestable – nous fûmes des hommes »

Reprenant avec une ironie tranchante le cogito cartésien dès son titre, Derrida affirme que dire « je suis » pour l’homme, c’est s’égarer dans l’affirmation d’une subjectivité destructrice, d’un Mo...