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Juin est un mois tragique

« À partir de quel âge un enfant peut-il être torturé ? » Avec cette interrogation militaire, dont on ne sait si elle tient plus de la devinette absurde ou de l’absurdité d’un raisonnement totalitaire, Martín Kohan entame un nouveau roman qui a pour cadre la dictature militaire argentine. Après Science morale (Seuil, 2010) mettant en scène les dérives perverses et cruelles d’un système disciplinaire, Le Conscrit nous confronte à une autre forme d’artifice moral : nier la violence et du même élan se soumettre aveuglément à l’apparente nécessité de l’ordre moral dont elle découle.

Dans l’hémisphère sud, le mois de juin marque le début de l’hiver. Celui de 1978 en l’occurrence, celui de la Coupe du monde de football en Argentine. Dans ce pays, alors sous l’emprise de la junte militaire qui a évincé Isabel Perón en 1976, les desaparecidos (1) se comptent par milliers, par dizaines de milliers. Quant à l’enfant, il vient de naître, en prison, et sa mère, à qui l’on tente de faire croire qu’il est mort-né, fait partie de ceux qui, « surtout la nuit, se mettent à crier pour ne plus entendre les hurlements ». Torturée, « après s’être résignée à m...

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