Le retour décalé vers la « littérature de genre » nous offre parfois d’inestimables lectures. On se souviendra par exemple du Chevalier inexistant d’Italo Calvino, qui reprenait et déréglait avec brio les codes et la langue des romans de chevalerie. Plus récemment, quelques livres notables ont encore poussé sur le vieux terreau fertile du western[1] (où le cinéma est plus prégnant que la littérature). Mais c’est du côté de la piraterie et de la flibuste que se trouve l’une des pépites de cette rentrée d’hiver. Épique, facétieux, étourdissant, tel est le dernier roman de Sylvain Pattieu. Sans jamais se détourner de l’action fougueuse qu’il déroule, ce livre agit aussi comme un manifeste. Par sa liberté de ton, ses parenthèses émouvantes, ses incises et ses clins d’œil – comme dans la simple joie de son déploiement narratif –, il nous rappelle de quoi la littérature est capable : étancher encore et toujours notre soif de rêve, soulager un peu les blessures de la vie…
Et que celui qui a soif, vienne. Un roman de pirates
Cap au large
Nous embarquons tour à tour à bord d’un négrier anglais, d’un galion français et d’un bâtiment de la marine marchande hollandaise. Trois vaisseaux qui croiseront le drapeau noir de la piraterie et changeront de main par voie de mutinerie. Des destins d’abord parallèles s’interconnectent au cours du roman, puis se frottent les uns aux autres, pour le meilleur ou pour le pire, en un long feu d’artifice qui conduira le lecteur hors d’haleine jusqu’à la dernière page du roman.
Tous les ingrédients sont là et le casting est large : capitaines...
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