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La nudité de Lolita

À la manière dont le deuil sied à Électre, le fleuve (Darling River), sied à Lolita. Lui seul révèle sa nudité en érotisant ce qui chez Nabokov était passé sous silence, comme le remarquait Mario Vargas Llosa : « son histoire est scandaleuse mais non pornographique, ni même érotique. On n’y trouve pas la moindre complaisance à décrire les avatars sexuels – condition sine qua non de la pornographie – ni, non plus, de vision hédoniste qui justifierait les excès du narrateur-personnage au nom du plaisir (1). » Sara Stridsberg montre ce qui était tenu dans l’ombre. Elle ne se contente pas d’ une variation autour du thème de Lolita : elle lui offre une géographie de la sensualité et du désespoir.
Sara Stridsberg
Darling river
(Stock)

Dans le roman de Nabokov, la géographie est maîtrisée par la narration masculine : la confession de Humbert Humbert, racontant son périple avec la femme-enfant. Chez Sara Stridsberg, c’est la « mappemonde maternelle » qui dessine le paysage. La géographie du père est dérisoire dans son errance que l’on soupçonne meurtrière : « mon père et moi faisions de la voiture, la nuit… Nous traversions des forêts en feu… Mes vêtements dégagent toujours une forte odeur d’incendie… Lorsque je me réveillais, nous roulions toujours… Rester quelque part n’avait aucun sens… Mon père semblait vieillir pen...

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