A lire aussi

La performance insignifiante

Terrible rencontre entre deux termes faits pour s’exclure. Une performance peut être décevante, elle n’est jamais insignifiante, croyait-on. L’infime, le négligeable, le dérisoire et le banal ne semblaient pas avoir prise sur elle. Toute performance se révélait posséder une valeur par cela même que le mot était employé. Le registre du ratage (échec au lieu du succès escompté) ne semblait pas pouvoir s’effacer devant le registre du radotage (rabâcher « performance » comme un slogan, vide de sens). Or, si l’aune à laquelle se mesure aujourd’hui toute signification se révélait parfaitement insignifiante elle-même ?
Fabio Merlini
L'époque de la performance insignifiante
(Cerf)

Où commence l’insignifiance ? Quand on décrète que non seulement c’est sans importance, mais qu’on n’a pas même à le déclarer ? Lorsqu’il est absolument sans importance que ce soit sans importance ? Pour reprendre la terminologie de Judith Butler (1), c’est hors du cadre, si dénué d’intérêt qu’on ne s’aperçoit pas que c’est hors du cadre : telle est l’insignifiance. Mais une telle disqualification supposait malgré tout la capacité de délimiter les frontières du sens, fût-ce en reléguant dans le non-sens ce que l’on avait décidé de ne pas voir. On pressentait, à l’œuvr...

La lecture des articles est réservée à la souscription d‘un abonnement spécifique
La lecture de cet article est soumise à la souscription d'un abonnement. Si vous possédez un abonnement, merci de vous connecter ci-dessous. Si vous souhaitez vous abonner, nous vous remercions d'utiliser un ordinateur plutôt qu'un téléphone ou une tablette

Vous êtes abonné(e)

Identifiez vous

Pas encore abonné(e) ?

Abonnez vous

Choisissez votre formule d'abonnement et accédez à La Quinzaine