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Les redites innovantes de Žižek

 Lorsque la redite est porteuse d’une parole neuve, il y a ce ressassement où Gracq voyait la marque de la littérature. Lorsque la répétition philosophique traite de la répétition de l’histoire, il y a entreprise de déniaisement, surtout lorsqu’elle est le fait du « philosophe le plus dangereux d’Occident », peut-on lire à propos de Slavoj Žižek. Son dernier livre, répétition des précédents, échappe à la redondance, comme si, lorsque tout a été dit, tout restait à dire. Au sein de l’abondance d’ouvrages parus sur la crise et la sortie de crise, et sur les crises qui reviennent toujours et sur la crise qui ne disparaîtra jamais car elle est structurelle, et sur la crise de la pensée de la crise, l’analyse de Žižek tranche par une forme de parallaxe. Sans qu’il mentionne cette notion abstraite, on peut toutefois y faire référence en le lisant, d’autant qu’il a consacré de longs développements, en 2008, au « déplacement apparent d’un objet que provoque un changement du point d’observation ». L’idée communiste, mise en avant par l’auteur en guise de remède aux errements capitalistes, pourrait alors s’inscrire dans cette perspective, sans se confondre avec l’exhortation d’un retour vers le passé disparu avec la chute du mur de Berlin.
Slavoj Žižek
Après la tragédie, la farce ! Ou comment l'histoire se répète

La répétition est ici à la fois le thème et la méthode. Tragédie du 11 septembre et, quelques années plus tard, autre bouleversement avec la farce du collapsus financier : Žižek reprend la célèbre formule de Marx, nuançant Hegel, selon laquelle l’histoire se répète nécessairement, une fois comme tragédie, et la fois d’après comme farce. Le dérisoire possède néanmoins une puissance délétère. Tel est le cœur de l’analyse, mais la répétition est aussi la manière argumentative de l’auteur. L’ensemble de son œuvre montre qu’il ne cesse de se répéter sur la répétition. Déjà, en 2003, dans ...

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