Des grands livres, on a pu dire qu’ils ne se contentent pas de proposer un argument différent, mais bien une autre manière d’argumenter. Ils n’envisagent pas une autre interprétation de la même expérience, mais réellement une autre expérience. L’ouvrage de Françoise Bonardel est de ceux-là, où chaque mot des titre et sous-titre ouvre à un vaste corpus philosophique qui se clôt sur l’image de la main, donnant à saisir la pertinence de la formule d’Hölderlin : « il en est, peu nombreux, qui sont forcés de saisir la foudre à pleines mains ».
Des héritiers sans passé. Essai sur la crise de l'identité culturelle européenne
Et le thème étudié, – car il s’agit bien d’une magistrale étude, – possède la puissance d’ignition de la foudre. Fulgurances sur l’enracinement, le cosmopolitisme, suggérant sans doute que le terme « crise » ne saurait être confisqué par la finance et l’économie, sous prétexte d’actualité pressante. Le présent immédiat, la tendance du moment, le flux des produits culturels semblent insaisissables et le « mainstream » échappe à la main. N’existe-t-il pas, toutefois, un maniement permettant d’endiguer la montée de l’effacement ?
La publication de l’Essai sur la crise de l’id...
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