Non seulement les hommes font l’histoire sans savoir l’histoire qu’ils font, mais ils ignorent jusqu’à l’histoire qu’ils ont faite. La reconstitution des faits laisse souvent incertaine l’imputation des responsabilités. L’histoire jugera, dit-on, mais c’est parfois un juge évanescent, à la recherche d’un impossible verdict. Faut-il faire l’histoire de ce qui reste obscur en elle, de ce qui échappe à son récit par une irréductible ambiguïté ? La zone grise, formule consacrée par Primo Levi, évoque l’équivoque suprême, celle où suppliciés et persécuteurs, au lieu d’être séparés par une ine...
L'échappement de l'histoire
Article publié dans le n°1019 (16 juil. 2010) de Quinzaines
La Zone grise. Entre accommodement et collaboration
(Kimé (Histoire et Mémoire))
Le procès de Tokyo. Un Nuremberg oublié
(Odile Jacob)
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