Mme de Staël et sa mère

« J’ai un sentiment qui me feroit écrire toute ma vie », avouait Germaine de Staël dans une lettre touchante adressée à Suzanne Necker, sa mère. S’y mêlaient à l’expression de la tendresse filiale l’angoisse de la séparation, un repentir pour les fautes passées et un incommensurable besoin d’amour, déjà meurtri. Le recours à la lettre, au sens large, pressentait l’inscription fondamentale et constitutive du lien mère/fille dans la pratique de l’écriture : un perpétuel surgissement du moi féminin, que Catherine Dubeau restitue dans son étude consacrée à ces deux auteures exceptionnelles de l’époque des Lumières.
Catherine Dubeau
La lettre et la mère. Roman familial et écriture de la passion chez Suzanne Necker et Germaine de Staël

Bien que Suzanne Necker ait sacrifié ses aspirations littéraires à ses devoirs familiaux et à la tenue exigeante d’un salon parisien parmi les plus réputés du XVIIIe siècle, elle a poursuivi avec assiduité un exercice privé, quasi ascétique, de l’écriture. De la masse imposante que constituaient son journal, sa correspondance et ses notes personnelles, ont été extirpés des fragments moraux et des réflexions sur le divorce, publiés de manière posthume par son mari Jacques Necker. Leur succès a renforcé l’image austère que Mme Necker avait su faire accepter dans un milieu réputé...

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