Orlando guéri par le théâtre

Le hasard des rencontres m’a donné à lire cette semaine deux livres qui font chacun à sa manière l’éloge de l’insoumission, l’un chez l’acteur, l’autre chez le poète. Georges Banu relève les empreintes sonores du comédien qui brise les cadres de l’attente convenue, déstructure la phrase et en déplace les accents pour faire mieux entendre la langue. Yves Bonnefoy reconnaît le poète à sa volonté de déjouer dans sa phrase les séductions du verbe. Tous deux esquissent, au-delà des différences culturelles, une identité européenne de l’art.
Georges Banu
Les voyages du comédien (Gallimard (Pratique du théâtre))
Yves Bonnefoy
Orlando furioso, Guarito de L'Arioste à Shakespeare (Mercure de France)

Comme d’instinct, Georges Banu rapproche ces deux figures héroïques : « L’acteur insoumis est une apparition anomique. Unique et solitaire. Acteur-poète… Cela exige la révolte contre les codes et la quête d’un dépassement payé au prix de son être entier. » L’acteur de génie, « c’est de la poésie en acte », il laisse entrevoir « ce que Yves Bonnefoy nomme “l’arrière-pays” d’un artiste », se risque au bord extrême de la complexité de l’être, comme engagé dans un voyage vers son propre inconnu, et nous le dévoile « dans sa vérité subtile et ses aveux ...

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