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JOAN PIERAGNOLI
LA COUR DE FRANCE
ET SES ANIMAUX
XVIe-XVIIe siècles
Presses Universitaires de France

La place des animaux de compagnie dans la production écrite et dans l’estampe reste relativement discrète, ce qui reflète assez mal celle qu’ils occupent dans la culture de cour de la première moitié du XVIIe siècle, surtout dans le cas des petits chiens. Lorsqu’ils apparaissent dans l’estampe, les petits animaux figurent aux côtés des dames et des enfants de qualité. Ainsi, dans Le Matin, qui représente la rencontre de Louis XIII et de la reine accompagnée du Dauphin, le barbet est-il campé près de la souveraine. À l’opposé, le chien de chasse est placé à côté du roi ou, plus exactement – rare concession à l’exotisme animalier    –, de son singe. 

L’idée d’une répartition sexuée des animaux n’est pas propre à l’estampe et se retrouve, explicitement formulée, dans les traités et les dictionnaires contemporains, qui précisent qu’il y a des chiens de chasse et des chiens de dames. Or cette idée ne correspond pas à la réalité. Le roi lui-même voue une véritable passion aux petits chiens enrubannés, tout comme Richelieu, qui en élève en grand nombre et se démène par ailleurs pour hériter du perroquet de Marie de Médicis en souvenir de sa « bonne maîtresse ».

Les conventions iconographiques associant les petits chiens aux représentants féminins de l’entourage royal s’expliquent par la place ambivalente des animaux domestiques. Dépourvus du prestige des chiens de chasse, ils demeurent parfois des marqueurs sociaux privilégiés, ne serait-ce que par leur prix, mais véhiculent du même coup une image de frivolité, incompatible avec une exploitation dans le cadre de la propagande royale. 

La Nouvelle Quinzaine Littéraire

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