La chair des souvenirs

 « Ceci n’est pas un récit historique, mais une poignée de souvenirs… » Sofia Doubnova-Erlich a 85 ans quand elle entreprend ses mémoires. Elle est née en 1885 à Mstislav, près de Minsk, dans une famille juive typique de la gauche intellectuelle pauvre, que les contraintes de la « zone de résidence » (interdisant aux juifs les grandes villes) a contribué à acquérir aux idées révolutionnaires. C’est la fille aînée de l’historien Semion Doubnov (1860-1941), un homme qu’on pourrait dire « des Lumières », éloigné de la pratique religieuse, mais profondément enraciné dans la culture du Livre autant qu’amoureux de la culture russe.
Sofia Doubnova-Erlich
Pain et Matza (suivi de) Poèmes au fil des ans
(Cerf)

Doubnov refuse de se désintéresser du pays dont il est citoyen. Il s’oppose au sionisme politique et reste en marge du Bund. Il rêve de culture universelle. Au moment de la conférence de Czernowicz (1908), quand il est discuté du problème de la langue nationale juive, il opte pour les trois langues, le yiddish, l’hébreu et la langue vernaculaire du pays. Il est lié avec beaucoup d’intellectuels de l’époque, dont Mendele et Sholem Aleikhem. « Succédant à plusieurs générations de lettrés, il espérait éduquer un être qui avait hérité de ses ancêtres une grande énergie dans le domaine sp...

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