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Sans escale

 Motif du livre de Catherine Mavrikakis, au sens où Matisse l’entend – à la fois forme et fond, le ciel de Bay City, bourgade perdue dans l’État du Michigan, est, matière glaise dans les mains de son auteur, tour à tour, toile abstraite où poser son regard, champ d’aviation et de résurrection, et prénom de l’enfant à naître. Violet toujours. Mauve parfois. Y sue le noir de l’univers. Y flottent les poussières des assassinés de la Shoah.
Catherine Mavrikakis
Le ciel de Bay City

Matériau métaphorique, Catherine Mavrikakis fait du ciel le lieu monochrome d’une innocence impossible, avant que celui-ci ne devienne une terre d’élection, un royaume pour voyageurs errants : lieu unique d’enracinement.


Tantôt violet, saumure, putride, tantôt mauve, pastel croupi, ce bleu qui a viré enveloppe la terre du coup qui lui a été porté pour toujours. Sans géographie, double abstrait de la terre, le ciel, privé de traits, est ce morceau de lande transparente, gomme passée sur le pli des cultures, qui gagne sans escales les confins de l’espace et les confins du temps. Da...

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