Une amitié de combat et d'exigence

Un biographe est un peu un homme qui s’insère dans un autre. C’est une greffe et une amitié, un mouvement d’amitié. Un homme et une œuvre alors revivent, parce qu’un autre homme auprès d’eux et avec eux s’est senti vivre. Romain Rolland a été, dès le départ, le compagnon de route des Cahiers de la Quinzaine. Il fut le compagnon de lutte de Péguy. Pas facile. C’est qu’avec un bretteur comme Péguy l’accord ne manquait pas de désaccords.

Se souvenir, c’est venir aux autres par le biais du revenir. Au soir de sa vie, à Vézelay, entre 1942 et 1944, Romain Rolland achève son œuvre par un acte de reconnaissance : le retour à Péguy, qui, avant même la fondation des Cahiers, lui avait fait confiance et avait commencé à l’éditer. Leur amitié est placée sous le signe de la non-identité de vue – mais l’amitié n’est-elle pas, comme l’amour, l’amour même (incompréhensible) de ce que l’on pourrait, sous d’autres rapports, n’avoir pas à aimer ? Péguy, en 1912, parle d’« une fidélité entière dans une libert...

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