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Apparitions, épiphanies et malicieux fantômes

La ville comme écran et comme surface, c’est ce que nous propose Alberto Savinio (Athènes 1891-Rome 1952) avec un livre inclassable dont la ville de Milan est le personnage principal, mais dans lequel Venise n’en transparaît pas moins assez souvent. L’ouvrage se révèle aussi difficile à caractériser que profondément moderne. Inclassable parce qu’il se révèle de bout en bout subjectif ; moderne car tout entier fondé sur une cohérence purement symbolique plutôt que narrative. De fait, nous passons sans cesse d’un lieu ou d’un argument à un autre, selon les lois d’une sorte de marelle enchanteresse, dirait-on. Ou de ligne brisée. L’arabesque n’en pose pas moins une étonnante unité de point de vue.

En quête de comparaison commode, même si comparaison n’est pas raison, nous pourrions évoquer Nadja de Breton, ou encore les déambulations nocturnes et sans but défini des surréalistes dans le lacis des rues de Paris ou la proche banlieue. Nous pourrions tout aussi bien renvoyer à l’admirable Sentiment géographique de Michel Chaillou, exploration onirique des premières pages de L’Astrée, qui donne significativement son titre à la collection dans laquelle le livre de Savinio paraît. Ou même en appeler, d’une certaine façon, à la notion de « psychogéographie...

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