Il disait écrire « pour des marins lisant ses livres la nuit dans la lumière des gares ». De Kerouac, on n’a surtout lu Sur la route, sans doute Les Clochards célestes, mais on connaît peu The Town and the City, belle saga semi-autobiographique inspirée d’une enfance en Nouvelle-Angleterre, dont Kerouac se rappellera toujours le goudron ridé et les mouches bourdonnantes de soleil. C’est pourtant son premier roman, publié en 1950, celui qui annonce la merveilleuse inspiration d’un auteur prolifique – pas moins d’une vingtaine de romans, sans compter les essais et la poésie – qui réussit à devenir le symbole de toute une génération, à la manière peut-être d’un Boris Vian ou d’un James Dean.
Traduit en français par Daniel Poliquin, The Town and the City fut publié aux éditions de la Table Ronde en 1990, sous le titre Avant la route. Malheureuse décision éditoriale qui en dit long sur la réception de ce roman, qu’on privait d’existence autonome : il n’était qu’un coup d’essai dans l’ombre du chef-d’œuvre, le vrai, Sur la route, écrit en 1957. Mais, vingt-six ans après cet impair, The Town and the City est réédité sous son titre de baptême. Une renaissance qu’on célèbre volontiers.
C’est l’histoire d’une famille nombreuse, dont Kero...
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