L’éthique a-t-elle une chance dans un monde de consommateurs ? demande Zygmunt Bauman dans son dernier livre. La question pourrait être complétée par : un monde de consommateurs a-t-il une chance face à la pandémie s’il ne donne pas une chance à l’éthique ? L’ouvrage collectif dirigé par le directeur de « l’espace éthique » de l’Assistance publique des Hôpitaux de Paris montre qu’une crise sanitaire met en jeu les valeurs de la démocratie. À quelles conditions un ordre de mobilisation, non pas martial mais civique, face à la menace grippale peut-il être envisageable à l’heure de ce que Zygmunt Bauman appelle « le présent liquide », labilité généralisée où l’individualisme dénie toute consistance, y compris à lui-même ?
L'éthique a-t-elle une chance dans un monde de consommateurs
(
Climats)
Pandémie grippale : l'ordre de mobilisation
(
Cerf)
Le livre de Bauman ne parle pas de la grippe et l’ouvrage collectif sur la pandémie grippale ne cite pas explicitement les thèses du sociologue. Pourtant, ils se recoupent parfaitement, en soulignant la nécessité de refondre notre cadre cognitif. Une telle ambition ne se borne pas à changer de schémas mentaux. Elle modifie le rapport au monde et à autrui.
Un monde dont la vitesse de changement s’accroît toujours plus vite que notre capacité d’adaptation, plus vite que nos modes de réflexion et de discussion à son sujet réclame que l’on se penche sur la façon dont se façonnent les...
Commentaires (identifiez-vous pour commenter)