Dans un énorme ouvrage superbe, une nouvelle campagne photographique sur les dernières œuvres restaurées permet de percevoir les détails des tableaux. Nous nous approchons des plis des voiles à demi translucides, des cheveux féminins qui se nouent et se dénouent, des ourlets de lèvres, des doigts entrelacés des nymphes, des ailes des anges, des motifs des robes de Printemps, de la grenade ouverte que l’Enfant Jésus touche (La Vierge à la grenade, 1487), du bijou sombre d’une jeune fille, du casque de Mars (que porte un petit faune moqueur), du souffle de Zéphyr au-dessus de la naissance de Vénus, des centaines de fleurs variées… Botticelli propose les lignes ondoyantes, le fluide, les rythmes subtils, la séduction des corps épanouis. Avec, parfois, une mélancolie voilée.
Gilbert LascaultLes plis, les lèvres, les fleurs
Article publié dans le n°1030 (16 janv. 2011) de Quinzaines
Botticelli, poète du détail
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