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Entre le sommeil et le noir

Dans un espace-temps qui a perdu toute rigidité kantienne un personnage, qui pourrait être l’auteur, met en place un rituel de possession. Christian Dufourquet est de la descendance de Proust, et incidemment le signale : « … il relit le passage où le souvenir de la grand-mère revient hanter, dans un rêve, le Narrateur… », d’autant que comme Proust c’est un écrivain de la difficulté respiratoire. Souffle et esprit sont presque synonymes, les familles d’esprit sont peut-être aussi des familles de souffle. Mais une filiation bifurquée : il s’agit pour Dufourquet moins de ressusciter un monde perdu que d’explorer, entre le sommeil et le noir (1), un passage réversible « dans une arrière-salle du Temps ».
Christian Dufourquet
Un chapeau dans la neige

Difficile d’entrer dans ces quatre-vingts pages, mais difficile d’en sortir aussi, une fois installée l’emprise. Tout est confiné dans l’étroit espace entre un homme et sa table, où aucun travail ne s’accomplit. Il y a peut-être une fenêtre, un miroir – deux éléments de décor aux vertus de passage. Des gestes réduits à leur velléité. Un visage noyé dans une fumée, une cigarette souvent éteinte, un corps-ectoplasme : le personnage se concentre tout entier dans sa mémoire et son imaginaire. Mais est-on jamais autre chose ? La « réalité » vue de l’intérieur d’un être n’a qu’un pauvre (et pa...

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