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L’irréparable fracture

Voici deux livres qui pour être distincts n’en sont pas moins étroitement liés, au point même que dans le second basculent parfois, en italique, de brefs passages du premier. Comme si ces livres ne prenaient tout leur sens que l’un après l’autre, en dépit du presque demi-siècle qui les sépare dans le temps de l’écriture. Une césure, annonce le titre du plus ancien – celui de Mathilde Bensoussan, resté manuscrit en un tiroir depuis plus de trente ans – mais césure après laquelle la vie reprend comme en une poussée plus forte. La faille, conclut le second, déployant cette fois l’image en une irréparable fracture, un poignant affaissement final.

« Je suis si lasse […] je trouve si fatigant de vivre » songe la narratrice du premier récit, prise un beau jour d’une hémorragie soudaine « qui éclate au plus profond des entrailles » et la conduira en clinique, où « sur un lit très haut, étroit et dur » elle se remémore son existence : son enfance à Barcelone avant la guerre civile auprès d’une mère pieuse et guindée puis, après l’exil en France, son mariage décidé comme une obligation sociale avec un mari geignard qu’elle plaint parfois « à cause de son inaptitude foncière à être heureux ».


La visite d’une vieille tante a...

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