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 La romancière Elizabeth Gaskell (1810-1865), qui jouissait d’une réputation prestigieuse en son temps, a retrouvé la faveur des lecteurs en son pays depuis un bon demi-siècle, en raison de son engagement féministe et de sa conscience sociale. Son roman Cranford vient d’être mis à l’honneur pendant les fêtes de Noël en 2009, avec la diffusion d’une belle adaptation à la télévision dont la BBC a le secret, où jouait la grande actrice Judi Dench. À leur tour, les Français redécouvrent Gaskell, grâce à des traductions récentes : Charlotte Brontë en 2004 (QL n° 877, la première biographie de la romancière dont Gaskell était l’amie), Femmes et filles en 2005 (QL n° 901), Nord et Sud la même année (QL n° 914). Et voici maintenant que Béatrice Vierne, à qui l’on doit déjà Femmes et filles, propose une nouvelle traduction de Cranford, alors que la précédente, publiée par Dominique Jean chez Aubier Montaigne, ne remonte qu’à 1981. Toute cette activité ne suffit peut-être pas pour conclure que Cranford est le chef-d’œuvre de Gaskell (on en discute vigoureusement entre spécialistes et amateurs), mais signale à l’évidence l’importance et l’attrait de cette œuvre.

Dans l’histoire littéraire, le nom d’Elizabeth Gaskell est généralement associé à un genre typique de l’Angleterre du XIXe siècle : le roman social, ou plus exactement le « roman industriel » décrivant la vie des ouvriers, principalement dans le nord du pays. Cela s’explique par le fait que la romancière vivait à Manchester, la capitale industrielle que Friedrich Engels avait choisie pour en faire son laboratoire d’observation de la condition ouvrière, dans le pays le plus développé du moment. Femme d’un pasteur unitarien de la ville, Gaskell connaissait de près elle aussi les...

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